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25 oct. ~ Nini Raviolette ~


l Nini Raviolette l Suis-je normale l

Suis-je normale feignait de s'interroger Nini Raviolette en ouverture de l'unique disque en apparence de cette comète synthétique du début des années 80.

Point d'interrogation dans cette comptine qui passerait pour représenter de la plus belle manière la scène expérimentatoire d'une époque où tout était possible et restait à faire puisque les modulateurs de fréquence, oscillateurs, échantillonneurs, déphaseurs et autres appareillages électroacoustiques venaient à peine de sortir des laboratoires peuplés de blouses blanches pour monter sur scène non obstant une reconfiguration et l'apparition des synthétiseurs.

Entourée de membres du collectif exploratoire artistique parisien La Fondation, à savoir les surnommés L.D. Track (machines), Erich Zann (guitare), Doc Nossoc (basse), Evelyne Ranaivoarivony et son synthétiseur aura fugacement imprimé une poignée de titres, dont les paroles étaient signées C. Naturel, pseudonyme d'Alain Burosse, linguiste et historien de l'art, avant de devenir notamment producteur de programmes courts sur Canal+ avec Lefdup & Lefdup.

Décrite comme une égérie, femme fatale et muse, elle pourrait bien également avoir posé les bases de ce qui donnerait quelques années plus tard l'idée d'un Maman a tort de Mylène Farmer, quand Nini déclamait sur un ton semblablement libertin que l'amour transfigure beaucoup mieux qu'une piqûre.

[ un tour de piste en 45 tours par minutes qui contient

également la petite déflagration proto-punk Indicateur ou dragueur ]

La confidentialité est peut-être plus due à un objectif plus de performance que de carrière pour ce cercle des sorciers électroniciens par ailleurs, monteurs,, comme elle, vidéastes, plasticiens, illustrateurs, pour qui la musique n'était qu'une forme d'expression comme une autre, et dont les règles pouvaient être adaptées ou tout simplement inventées, comme ce recueil, sur cassette analogiques compactes 18/81 - 81/18 de 18 pièces musicales d'une minute à peine, interprétées par les 18 membres de cette même Fondation, et offerte sous sac plastique avec un puzzle dadaÏste.

Elle fut également intégrée à une compilation du label Celluloïd, label français d'avant-garde monté par Jean Karakos, Gilbert Castro et Jean-François Bizot et qui est reponsable de la parution etre autres de disques d’Alan Vega, Métal Urbain, Soft Cell, Cabaret Voltaire, James Chance, Throbbing Gristle, Can, Lydia Lunch, et autres productions plus world ou plus radicalement new-wave.

En quatre titres, si l'on compte l'instrumental rap du fromage, c'est un tour de piste en 45 tours par minutes qui contient également la petite déflagration proto-punk très Nina Hagen, mais en français dans le texte... avec Indicateur ou dragueur.

Sept ans plus tard, elle sortira avec Hugo Weris, aka Bertrand Mérino-Péris, une série d'intermèdes musicaux destinés à la télévision et voilà ce qu'il resterait peu ou prou du passage à la musique de la Jacqueline Taieb à l'aube de la pop synthétique française.

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