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20 sept. ~ Fragments ~


l Fragments l Labyrinthe l

(mis à jour avec interview)

Dans Fragments, l'important est le 's' final. Un pluriel qui correspond plutôt bien à ces milliards de particules qui s'agrègent, se condensent en atmosphère froide pour donner au-delà du flocon un manteau de glace aux inclusions diverses et variées.

Le trio joue à sa façon avec les mêmes silencieuses règles thermodynamiques et flirte depuis ses premiers titres avec la surfusion... cet état de matière où l'eau reste liquide alors qu'elle a dépassé son point de solidification.

Leur passé est peuplé d'échos sensibles et cotonneux, et de nuages en papiers, mais le temps s'obscurcit, la pression atmosphérique baisse et l'orage pointe. Depuis Landscapes jusqu'à ce Labyrinthe échafaudage quasi post-rock, les éclats sonores se font de plus en plus vifs et acérés, même s'ils restent sur la base liquide de ce piano fantomatique qui sert de sous-couche à toutes les rêveries proposées. En l'occurrence, l'enregistrement de ce deux titres pointe à nouveau dans la direction du studio The Apiary d'Amaury Sauvé auquel Fuzeta a aussi fait appel.

C'est très compliqué de savoir exactement de quoi il en retourne lorsqu'on est au sein du groupe, on ne se donne pas de consigne avant d'entamer la composition d'un morceau, explique Benjamin.

[ c'est surtout la méthode de composition qui a changée ]

Il est évident que l'arrivée de Joris à la batterie et le passage de Tom de la guitare au piano a également une influence sur le son du groupe, explique Benjamin. Mais, c'est surtout la méthode de composition qui a changée. Désormais, on essaye vraiment de se voir plus, et de composer directement tous les trois, sur l'instant.

Nous habitons tous les trois dans trois villes différentes, alors qu'à l'époque du groupe avec Sylvain, nous étions un groupe 100 % rennais. Ça reflète plutôt l'envie d'un effort collectif qui existait sans doute moins dans la première monture de Fragments.

n est satisfait de ces nouvelles interactions sur l'instant qui aboutissent à des morceaux reflétant le groupe et pas uniquement trois individualités. Par contre la vrai démocratie c'est un processus long, peut-Être moins rentable en terme de temps et d'énergie, et encore ça se discute.

Avec le passage de témoin de Sylvain Texier à Joris Saidani, on aurait pu facilement y trouver les germes d'un durcissement, surtout quand c'est un membre du groupe hardcore rennais Corbeaux qui vient ajouter à la fragmentation musicale déjà présente.

En tant que batteur, Joris a un style naturellement plus musclé mais c'est aussi un excellent musicien qui passe au piano et sait à peu près tout faire, ajoute-t-on dans l'entourage du groupe.

[ un piano sombre toujours bien présent, minimaliste mais pas simpliste...

pas mal de synthétiseurs, un souci de recherche rythmique, harmonique plus poussée ]

Il faut néanmoins reconnaître que la topographie sonore invitait à prédire un changement de ton, et ce depuis des titres beaucoup plus longs, moins vaporeux, tels que Mountains And Lakes, sur Imaginery Seas. Ce qui laisse la porte ouverte à de multiples possibilités pour le prochain épisode.

Comme nous sommes encore au début du processus de création, je ne peux pas te dire clairement à quoi ressemblera ce futur album. Mais, il est clair que nous avons envie, avec ce nouveau disque, d'explorer de nouveaux univers, de nouvelles textures sonores, de nouveaux formats, tout en conservant ce qui fait l'essence du groupe.

Ce qui est sûr, c'est que contrairement à ce que tu disais, nous n'allons pas tellement vers du post-rock à la Mountains & Lake. Les nouveaux morceaux sont dans la lignée du travail commencé sur Labyrinthe, un piano sombre toujours bien présent, minimaliste mais pas simpliste, pas mal de synthétiseurs, un souci de recherche rythmique, harmonique plus poussée.

Ce travail sur la porosité entre musique accessible et musique plus exigeante est très intéressant et un exercice difficile.

La transition s'est faite en douceur puisque Joris a progressivement remplacé Sylvain sur scène, et aujourd'hui en studio. Sylvain, de son côté, a, au fil du temps, donné plus de place à The Last Morning Soundtrack, son projet solo, plus cinématique encore que Fragments, pour autant que ce fusse possible.

Musicalement, il est vrai qu'ils n'ont jamais navigué non plus sous les Açores, mais cet EP reste au plus près du Cercle polaire comme ils en ont l'habitude... et la température de l'objet sonore suivant n'est pas différente puisqu'il s'agit d'un ciné-concert sur le film Fargo pour le festival Travelling 2018 de Rennes.

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