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22 juil. ~ Rotor Jambreks ~


l Rotor Jambreks l The Threat l

J'aurais tendance à dire que la vie de Rotor Jambreks est compliquée. En tout cas, elle n'est pas simple, et certainement pas de tout repos entre ses concerts-conférences, ses activités de créations sonores pour la radio ou le théâtre...

Comment expliquer autrement qu'il lui ait fallu huit ans pour sortir son 2e album ?

Il faut dire que le premier album, Start the rotor, était tellement bien ficelé qu'il ne fallait pas se prendre les pieds dans le tapis pour la suite... En attendant, le disque se réécoutait avec un plaisir sans cesse renouvelé... et puis, c'eût été dommage de gâcher les choses en les précipitant.

Du coup, même s'il est dit que les morceaux ont été écrits en 2012-2013, il aura fallu encore trois bonnes années pour arriver à les publier... Un chemin de croix lié aux errances du milieu de la musique où il faut trouver les bons partenaires, mais aussi une sorte de jusqu'au-boutisme de Mister Rotor... qui avait déjà énormément -euphémisme- travaillé les titres de son premier bébé, entre Guingamp, Bruxelles et Lorient, déjà sous la houlette de Ghislain Baran.

Mais Start the Rotor reste un bijou de rock 60's made in Brittany qui mérite sa place au soleil.

Séquence souvenir.

Pour le lancement parisien de Start the Rotor, avait émergé l'idée saugrenue d'un Rock around Bastille. Ça ne pouvait qu'être fun, original et jamais fait. De plus, avec un One man band. Fingers in the nose. A Walk in the Park. Ce fut réussi et fun, malgré un léger -pas tant que ca- détail : balader le One man, sa batterie, son tapis, sa guitare, son ampli, son micro... aligner sept concerts en deux soirs... Mécanique ondulatoire en mode bar à côté de la pompe à essence, boutique le Goéland, bars la Poudrière/The Tape, le Fanfaron, le Plastic, le Corcoran's, avant un retour à la Mécanique, dans la cave en concert impromptu, en fin du concert sur scène... Une réelle épopée r'n'r DIY.

Nos épaules et nos bras s'en sont souvenus pendant quelques jours... le public aussi.

Il faut aussi dire que dans la foulée de ce premier album, Rotor s'est mis en tête d'en faire une version full orchestre, trompettes et tout le tintouin, Hawaii Elvis style... En parallèle, il lançait la Rotor Jambreks University... sa conférence-spectacle, diapos à l'appui, sur les origines du rock’n’roll.

Il a ensuite remis le couvert avec Craftmen Club -dont il était bassiste à l'origine- pour l'album Eternal Life des Guingampais. Ce fut l'occasion d'ajouter une deuxième guitare en tournée et d'injecter quelques notes new wave à leur répertoire de garage rock'n'roll.

Ceci explique-t-il cela ? Il semblerait l'air de rien que cette période ait laissé en tout cas quelques traces dans les titres de The Threat, qui est néanmoins plus posé que son prédécesseur. Surtout, c'est un disque de groupe, sous la houlette du même Ghislain Baran.

La page du one man band semble tournée mais même si la musique est collective, les textes sont introspectifs, plus dans la douleur, confesse ce prêcheur en costard deux tons et Telecaster en bandoulière qui choisit ici de mettre les claviers en devanture sur ce disque. Car c'est bien là, l'une des différences notables... la présence de claviers pour un lot d'ambiances très soul, poisseuse et moite, orageuse même.

Plus soul mais aussi quelque part salement rock'n'roll. Graisseux. Heavy soul en quelque sorte, comme ce bel album du même nom de Paul Weller -sans que ceci n'ait quoi que ce soit à voir avec ce qu'aura mis Mikael Gaudé dans ce disque. Car ce disque est aussi plus pop, avec ce même talent pour les sérénades langoureuses (Feel Like Home vs Nobody knows the Trouble I've Seen), avec quelques accents à la Julian Casablancas. À noter aussi, cette magnifique balade dance floor crooner Under Dim Lights qui pourrait faire des jaloux, bien au-delà du Far Ouest breton.

Passé la surprise de l'évolution du registre, l'essence reste la même et la seule menace qui pèse et nous observe dans le noir, cachée derrière deux lamelles d'un store dépoussiéré est celle d'une forte addiction à ce disque, en attendant le prochain, dans huit ans ? Patience et longueur de temps, font plus que force, l'ô rage et le désespoir.

Entre deux, la Rotor Jambreks University est passé à l'histoire de la soul. Logique.

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