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23 jui. ~ Agar Agar ~


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Et soudain, surgit face au vent...

... un artiste qui réussit là où d'autres s'escriment depuis des lustres... C'est l'histoire de la musique, celle de ces artistes qui semblent griller la priorité à d'autres qui tentaient, avec raison et conviction, de s'installer depuis beaucoup plus longtemps que les newbees... non pas qu'ils soient plus ou moins talentueux que la concurrence, juste une question de timing, une sorte d'alignement des astres et toute une ribambelle de petits détails avec lesquels le diable s'amuse à distribuer les bons points et les cartons d'invitation avec un semblant de promesse de gloire à la Warhol, voire plus si affinités...

Sans aller jeter de l'huile sur le feu de la scène cold-pop-minimale-wave sur qui mérite ou qui regarde passer les trains, les exemples dans d'autres esthétiques ne manquent pas, au premier rang desquels Nirvana, passant devant toute une scène de Seattle, avec néanmoins ce que l'on pourra interpréter comme du fair-play qui les amena à faire des reprises de morceaux de certains de ces groupes au destin plus ombragés face au rayonnement des petits jeunes de la bande.

Cette vague musicale, disons synth-pop à la française, a ces derniers temps eu tendance à ensevelir les ondes et à recouvrir les pages de blog et de presse à l'ancienne comme du lierre cache-misère sur une pergola défraîchie.

L'irruption dans le paysage local d'Agar Agar serait d'autant plus rageante pour les autres qu'il semblent n'avoir pas grand effort à faire pour séduire... Une jolie voix, de jolies mélodies, une aisance à la production de titres entêtants... avec en guise de coup de poignard compatricide, Clara Cappagli et Armand Bultheel expliquant, à Culture Box notamment, que c'est un pot de départ pour un bibliothécaire de leur école d'art qui a mis le feu aux poudres...

Depuis les briques d'une popularité exponentielle leur construisent une tour qui leur fait prendre de la hauteur et leur ouvre les portes autant du Théâtre du Châtelet pour une rencontre avec l'Orchestre Orage, que celle de la Gaité lyrique, la Villa Noailles et le Zénith pour une première partie de Vitalic par exemple...

Mais derrière l'écran d'une apparente simplicité, la fumée est celle d'un feu créatif simple parce que naturel. Derrière, il y a deux jeunes gens qui profitent de la chance qui leur est donnée de laisser libre cours à leurs inspirations, et de manière fouillée, parfois même au sen d'un même titre, avec une fraîcheur désarmante

Avec d'un côté une musicienne aguerrie, et de l'autre un fan de musiques électroniques, Agar Agar devient un terrain de jeu que les deux larrons n'auraient certainement pas exploité de la même manière sans le terreau commun de leurs études aux Beaux-Arts. Disséquer les procédés artistiques, s'initier au plus de choses possibles sans rien envisager d'irréalisable, donnerait alors une liberté et une approche ouverte, qui passerait pour de la facilité donc, et qui permettrait avant tout d'appréhender la musique comme d'autres abordent la genèse d'un tableau... le décor, les structures, les textures, qui prennent forme à chaque goutte, à chaque coup de pinceau ou de couteau, à l'instinct, entre improvisation et apprivoisement de son résultat.

Avec trop peu de longévité pour faire quelque plans sur la comète que ce soit, il n'en reste pas moins qu'au passage d'une étoile filante, nombre de personnes font un voeu... souhaitons-leur donc le meilleur et l'histoire racontera la suite.

En attendant, un titre comme I'm That Guy fait l'effet d'une grosse claque, qui si elle te rate, elle t'enrhume.

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