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26 mai ~ Brother James ~


l Brother James l Beyond the Pines l

Être fan de Sonic Youth et pouvoir joindre l'acte à la parole est loin d'être évident. Trois ans après un premier album éponyme dans la droite ligne de leurs influences, Brother James remet le couvert, resserre les boulons et monte le son avec ce Beyond the Pines à la (belle) pochette littéralement aussi explicite que leur nom tiré du premier album Confusion is Sex des New-Yorkais.

Un premier degré de lecture simple, efficace et légitime puisque le groupe Toulonnais continue à la jouer franc du collier, la tête dans le guidon, cap droit de devant. Le résultat est un son toujours aussi 90's dans l'esprit mais à la production résolument remises au goût du jour.

Tout à leur efficacité, ils enquillent les titres comme d'autres enfilent les perles, sans vergogne, avec pour mise en bouche un titre chauffé à blanc appelé Hitomi, qui vous laisse le choix de deviner s'il fait référence à l'actrice porno japonaise ou à la sonde de la JAXA, la NASA japonaise, dont les chercheurs attendent des percées scientifiques dans le domaine du comportement de la matière dans des champs gravitationnels extrêmes... Le comportement de la matière, ou en tout cas de la poussière est observable en temps réel à l'écoute du disque qui n'est pas fait pour la sourdine. De fait, on retrouve dans les neuf titres attraction, chaleur, puissance et gravité.

Si l'ombre de Gordon, Moore, Ranaldo et Sclavunos reste bien présente dans les dissonances et les murs du son élevés ici et là, Boris Huraux et ses camarades de jeu s'affirment et se démarquent nettement de l'influence de la Jeunesse sonique, arrondissant le son tout en lui gardant une belle énergie vindicative. Si Olivier Allegrucci demandait avec force* si on l'entendait depuis Moscou, depuis le Chili ou depuis New York, force est de constater qu'au moins au sens figuré du terme Brother James a effectivement les moyens de se faire entendre.

Les 2'22 de Sasha Supercoppa montrent toute l'assurance prise par le groupe, notamment dans le double jeu de basses, ainsi que dans la façon de ne plus hésiter plus à changer de régime au gré des morceaux pour finir sur un titre qui cette fois-ci lorgne sur la pointe des pieds vers Glasgow et laisse présager du meilleur.

*Spootnik, album Brother James (2014)

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