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15 fév ~ Christine ~


l Christine l Atom From Heart l

Christine livre pour la première fois un long format, après six ans d'existence, Atom From Heart.

Il y aurait de quoi renvoyer à leurs chères études tous les avocats de stratégies à l'ancienne ou tous les nostalgiques d'une époque où faire un album était une fin en soi. C'est aujourd'hui d'autant plus une fin en soi que si la sortie d'un long format passe inaperçue, le temps de reconstituer un nouveau répertoire de titres nouveaux, vous disparaissez quasiment de la planète.

D'un autre côté, là on parle d'electro, qui comme le rap, est un milieu plus habitué à sortir régulièrement des formats courts, tant qu'ils sont aboutis et que leurs auteurs s'en satisfont.

En parallèle de leurs quatre EPs et d'une bonne liste de remixes et de placements de musique à l'image*, ils ont jusqu'ici privilégié la scène, leur terrain de jeu, où ils excellent à prendre les gens en otage d'un groove naturellement dansant. Un set de Christine déclenche immanquablement au moins une esquisse de headbanging ou tout du moins un très minimaliste tapotement de pied en rythme, qui dans certains cas trahit chez le public français une excitation extrême... Rien à voir avec l'attitude du public allemand, par exemple, face à de l'électro. Mais bon bref. Ça groove sévère.

Là où le duo est au-dessus de bien d'autres c'est qu'il délaisse la tentation du beat surpuissant version pavlovienne dont abusent, à mon goût, beaucoup trop de DJ et chantres de l'électro.

Toujours très cinématographique dans le style, ils conservent cette touch avec Atom from Heart.

Nico explique que si les EPs leur permettaient entre autres "d'essayer des choses, comme (...) 'Brand New Furies' basé sur des reprises et des morceaux qui nous ont marqués". L'idée, l'envie et la simple possibilité d'un format long sont devenus une évidence après la création de leur propre studio d'enregistrement et label Mouton Noir Records, et avec... "l'envie d'écrire une histoire plus longue".

La révérence à John Carpenter y est encore bien présente mais pas envahissante au point de leur ôter toute originalité ou efficacité. De fait, ils sortent de leur zone de confort avec des titres comme error 218 et break-a-leg, plus déstructurés et moins dansant, avant de pousser le curseur jusqu'au mode dance floor avec Over the top ! Efficace, dangereux, jubilatoire.

Du Justice sans les stéroïdes.

De fait, ils refusent d'être réduits à un Justice de province (...) C'est un peu comme si tous les groupes de rock des 90's faisait du Nirvana. Justice, Daft Punk tout comme Nirvana ou les Beatles ont enclenché un mouvement, et cela a donné des choses géniales. Et (...) à partir de là, tu crées ton propre univers, ton propre son et ton histoire plus personnelle.

Du coup, l'utilité et l'envie de l'album se cristallise autour d'un titre comme Lost generation qui renvoie plus vers les road movie nocturnes façon Nicolas Winding Refn ou les fresques hallucinatoires à la Darren Aronofsky...

Petit clin d'oeil de fan aux craquements de la tête de lecture analogique sur un vinyle.

Avec cet album, Nico et Martin font la démonstration, avec justesse et sans forcer le trait, de l'éventail des styles qu'ils maîtrisent, d'un panel de références et d'influences sans sortie de route, réalisant un mélange électronique de rock, pop, hip hop et de techno.

L'écoute procure donc ce plaisir rare d'entendre des choses familières mais l'osmose atteint des sommets avec Howling Wave, sorte de rencontre du 4e type entre Lalo Schifrin et Harry Manfredini, façon space opera.

On a toujours réfléchi nos musiques en référence à des films, des BO", rappelle Nico. Du coup, Maniac vient indiquer qu'ils ont franchi le pas et ont enfin écrit une musique pour un long métrage.

La phrase Sam is the killer's name, ne fait pas référence à Summer of Sam de Spike Lee, ni The Killers, avec Ava Gardner et Burt Lancaster, mais à Sam was Here de Christophe Deroo dont le duo signe la bande son et dont le titre sert de générique de fin**.

*une de leur fierté ? Le titre No Way pour illustrer une publicité de marque automobile italienne.

** sorti en septembre 2016 et présenté aux festivals L'Étrange Festival, MOTELX (Lisbon International Horror Film), Torino Film Festival, PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival) et le 27 janvier dernier à Gérardmer. Projeté dans quelques salles indépendantes et en VOD en avril/mai.

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