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13 fév. ~ Arcan ~


l Arcan l Unfinished Songs Like our Story l

Je disais récemment dans ces même pages que je n'avais pas spécialement envie de passer pour une sorte de vieux con qui n'écoute que des groupes morts... morts surtout de ne pas avoir rencontré leur public... Je ne veux pas non plus passer pour le gars qui fait genre je sais tout sur tous les groupes présentés dans les pages de french-o-rama... Parce que ce n'est pas le cas, et parce que comme ici, parfois, souvent, il suffit juste d'écouter et d'apprécier... et d'en parler autour de soi pour qu'on en entendent un plus parler*...

Dans le cas d'Arcan, cette simple activité récréativo-dégustative est l'une des expériences végétatives les plus inspirées qu'il soit, et l'une des plus inattendues à laquelle il m'a été donné de goûter ces derniers temps.

En effet, si le très bien nommé Unfinished Songs Like our Story trahit habilement un état de fait (i.e. des chansons inachevées comme notre histoire) il pourrait aussi trahir une maladroite tentative de cacher le fonctionnement du groupe. Il semble que les membres d'Arcan soient souvent occupés par d'autres formations que celle-ci et surtout que sa tête pensante, Pierre-Antoine "Peter" Combard, ne considère encore ce projet que comme un à-côté, un exutoire, un laboratoire.

Et bien je le dis tout de go** ! C'est bien dommage !!!

Ces quelques lignes-ci ne seront donc qu'une modeste invitation... à (re)découvrir ce projet-là, qui, mine de rien vous l'aurez compris, traîne trop à mon goût au fond des cartons depuis une dizaine d'année, si j'ai compris... une B.O. par-ci, un Dr (DR) One par-là... six malheureux titres et autres DAD, Anita Drake etc... une question d'équilibre, quelque part... peut-être, allez savoir...

J'ai toujours cru et voulu croire que l'inspiration, la créativité et le recul dans n'importe quel domaine créatif, émotionnel ou autre venait d'une certaine forme d'équilibre - justement, reposant sur l'idée du triangle ou du tabouret à trois pieds... Le trépied et ses trois points d'appui n'est-il pas d'ailleurs le dispositif ultime d'équilibre tout-terrain ?

Arcan se pose ici, avec cet EP/mini LP, comme le troisième point d'ancrage d'une mélancolie tantôt vaporeuse tantôt plus virulente, selon qu'elle est bercée de nappes de Philicorda ou d'inflexions de guitares plus rageuses.

Je verrais donc bien Arcan comme le troisième point d'un Triangle des Bermudes d'émotions dont les deux autres sources de référence seraient à rechercher du côté de l'Islande (Sigur Ros, à cause du timbre de voix ?), ou de Philadelphie et de la Pennsylvanie, où Sébastien Schuller avait composé Evenfall, si mes souvenirs sont bons, et ce pour les mini-symphonies pop planantes.

UN récent concert improvisé dans un lieu parisien à la mode est venu confirmer toutes les belles vibrations que l'on peut tirer de ces 6 titres/22 minutes. Cette prestation scènique au pied levé a fait le même effet que l'écoute des titres enregistrés, celui d'une pulsation cardiaque en demi foulée, enveloppée de la brume matinale d'une nature au réveil. Le clavier ruisselle, la guitare saupoudre quelques rayons de lumière d'un soleil naissant, la batterie accompagne une forme de bruissement végétal intime que la voix achève de transformer en frissons.

Il faut dire que grande est la frustration face à des chansons qui finissent souvent un peu en queue de poisson, mais eh, Unfinished ! C'est marqué sur la boîte... comme ce Couple dont l'histoire s'achève si brutalement... c'en est rageant !... mais n'est-ce pas là finalement tout le propos ?

* Si c'est pas une belle Lapalissade, je ne m'y connais pas hein ?

** saviez-vous que dans cette expression le go n'a rien d'anglo-saxon ou chinois mais provient du verbe gober ? moi non ? maintenant si.

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