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07 jan. ~ Cannibales & Vahinés ~


l Cannibales & Vahinés l Songs for a Free Body l

Guitares arides et sous tension. Batteries sèches. Enveloppes saxo-phoniques.

On se croirait à Washington D.C. ou Louisville à la fin des années 80. On pourrait tout autant être à Amsterdam ou dans sa banlieue proche à la même époque, voire dans le Berlin fantasmé de Wim Wenders.

Cette forme d'expression musicale chauffée à blanc sert de lit à la poésie de l'ancienne figure de proue des Néerlandais de The Ex, G.W.Sok.

Les Cannibales & Vahinés, formés à Toulouse et évoluant autour du collectif très recommandable Freddy Morezon, ne sont pas nés de la dernière pluie et réalisent ici un bien bel ouvrage.

Songs for a Free Body est un monstre magnifique, sorte de Gorgone infernale, fruit de trois mois de création en résidence - comprendre enfermer des musiciens dans un vase clos, saupoudrer d'énergie créative, mélanger, secouer et attendre le résultat.

Un résultat qui plaide - n'en déplaise à certains - et démontre les bienfaits d'une libre circulation en Europe, la musique se chargeant - c'est bien connu - d'adoucir les moeurs.

Les exemples de collaborations transfrontalières sont en soi un enrichissement pour tous, comme le disait si bien en interview le leader gallois d'un groupe français auquel je faisais par de mon émerveillement quant à l'apport des musiciens étrangers dans la qualité de la scène française depuis l'avènement de Schengen... Sa réponse, en substance : Oui c'est sûr, la musique en France c'est un peu comme le vin ou le football en Royaume-Uni, sans les Français les matches et le repas n'auraient pas la même gueule.

En l'occurrence, ce travail collectif et collaboratif aboutit à une collection de titres qui empruntent de-ci de-là à une ancienne pièce musicale éphémère, The Ex Orkest (Een Rondje Holland), un texte de Léo Ferré, des écrits de Rudyard Kipling, et une pièce symphonique du compositeur russe Alexander Mossolov.

Le résultat, en apparence brut de décoffrage, est intense, hypnotique, épileptique, ne serait-ce que par le tumulte de sensations, d'images et de couleurs auquel il confronte l'auditeur.

Ma préférence irait néanmoins à Murder Poets pour la densité et la richesse d'un titre de 7'36 dont on ressort essoré, soulagé, presque béat ; City of Shades, le titre le plus joyeux, mais peut-on dire pop (?) et surtout Goghsuckers, qui, outre le fait de faire écho au clin d'oeil d'une autre pochette en noir et blanc avec des personnages en immersion, propose un assemblage de mélodies allogènes, propres à nous réconcilier avec le saxophone*.

* Ah! le syndrome Miami Vice

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